Grève des stagiaires

Publié le par Gérald Alexandre Roffat

La mobilisation des stagiaires débute aujourd’hui, à 14h00 Métro Ecole Militaire. Des actions de sensibilisation sont prévues durant tout le mois de novembre avec pour point d’orgue la grève du 24 novembre 2005.

Pour plus d’infos :

 

Génération-précaire et Le blog de Jacques Froissant

Publié dans Orange

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G
Une centaine de stagiaires en entreprises, masqués, ont défilé aujourd'hui pour alerter l’opinion publique sur les abus dont ils s'estiment victimes et réclamer une réforme de leur statut.<br /> <br />
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H
« Des pratiques malsaines se développent » <br /> Jean-Marie Chevalier, professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine, est l’un des premiers universitaires à soutenir le mouvement des stagiaires.<br /> <br /> Pourquoi appuyez-vous le mouvement de Génération précaire ? Jean-Marie Chevalier. Depuis un peu plus de deux ans, est apparue une déformation de l’utilisation des stages qui me préoccupe beaucoup. En soi, les stages sont une bonne chose, les étudiants en ont besoin car c’est pour eux le moyen d’être en contact avec la réalité économique et professionnelle. Mais depuis 2003, des pratiques malsaines et anormales se développent. Un nombre conséquent d’entreprises profitent du manque de débouchés pour de moins en moins rémunérer les stagiaires tout en leur demandant d’être aussi productifs que des salariés. Certaines sociétés remplacent un salarié à plein temps par des roulements de stagiaires. Je ne généralise pas, mais ces pratiques existent et elles doivent être condamnées. Il faudrait peut-être créer une sorte de code d’éthique des stages. Mais cela ne suffira pas à changer les pratiques d’une entreprise de services qui a pris l’habitude de tourner avec des stagiaires. Voilà en quelques mots pourquoi nous avons décidé, avec d’autres professeurs d’économie, comme Catherine Lubochinsky de l’université Paris-II, de soutenir leur mouvement.<br /> <br /> Quel est l’impact sur le fonctionnement des universités ?<br /> <br /> Jean-Marie Chevalier. Pour la première fois de ma vie, je vois des étudiants qui s’arrangent pour redoubler, de façon à avoir une convention de stage délivrée par l’université pendant un an. Ou, pour la même raison, ils s’inscrivent dans des filières bidon. Ce qui procède à un transfert de richesses de l’université, qui n’est déjà pas si riche, vers le privé. Ce n’est pas normal. À mon niveau, j’ai demandé à mes stagiaires, lorsqu’ils négocient leurs stages, de dire que l’université de Dauphine demande à ce qu’ils soient rémunérés. Parce que, souvent, ils n’osent pas faire cette demande.<br /> <br /> Cette pratique a cours autant dans le secteur privé que dans le public...<br /> <br /> Jean-Marie Chevalier. C’est même parfois pire dans le secteur public parce que les administrations ne peuvent pas rémunérer un stagiaire. Les jeunes travaillent mais n’accèdent pas à un véritable emploi. Je vois des étudiants qui sortent de l’université avec un bon diplôme et à qui on n’offre que des stages. Ce mécanisme est néfaste pour les étudiants. À force de ne pas embaucher, les entreprises ne préparent pas l’avenir. C’est un mauvais calcul car cela mine à long terme la confiance des jeunes envers le monde du travail.<br /> <br /> Entretien réalisé par Vincent Defait<br /> <br />
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