On se lève tous pour la discrimination positive

Publié le par Gérald Alexandre Roffat

Smiley bresil.gif Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva mène une politique de discrimination positive et de quotas au cœur du système éducatif: http://fr.allafrica.com/stories/200602150838.html

« La discrimination positive est nécessaire, dit Heraldo Pereira, premier journaliste Noir à présenter, en 2002, en “prime-time” sur TV Globo, le Journal National. […]

Les quotas raciaux à l’université et dans les secteurs artistiques sont des formes de discrimination positive qui actuellement montent en force. Lázaro Ramos, premier acteur noir a être à l’écran dans le rôle principal, à une heure de grande écoute, dans une émission humoristique, résume sa position sur les quotas, où pour lui “il le faut, même si je serais beaucoup plus heureux si cela se faisait de façon naturelle. Ce serait mieux si on n’avait pas besoin des ces quotas, et si les artistes noirs étaient recrutés pour leurs qualités artistiques propres, mais ça n’est pas comme ça que ça se passe”. Pour Lázaro “quant à la question des quotas à l’université, mon opinion est la même. Actuellement, l’enseignement à l’école publique est très mauvais. L’insertion des Noirs à l’Université, par le biais de quotas, forcera à améliorer l’enseignement de base. Ceux qui se battent en ce sens, n’en cueilleront pas vraiment les fruits, mais leurs enfants eux, si, car l’Université connaîtra ce changement, comme l’enseignement primaire. Tant que nous ne serons pas parvenus à l’égalité sociale et raciale, nous ne pourrons pas dire que nous sommes un pays citoyen ”. Un des facteurs qui collaborent à la discrimination sociale au Brésil sont les structures éducatives.

Les avis sur les quotas raciaux ne manquent pas, surtout dans le monde éducatif. Dans une interview donnée à l’Institut Universia Brasil en avril 2003, le recteur de l’Université de Sao Paulo, Adolpho José Melfi, se dit contre les quotas dans les universités publiques. Il affirme que "tous ceux qui font des études dans les écoles publiques doivent avoir les mêmes chances. Cela n’avance à rien de protéger une race. Nous savons que le problème réside dans le niveau très bas de l’enseignement gratuit - et c’est pour cela que la présence de Noirs ou de métis à l’université est si infime, comme le montre le recensement...”. »

Par Carla Caldeira, étudiante en journalisme / Source : site de la revue Caros Amigos - décembre 2004 / Traduction Marie-Pierre Mazéas pour Autres Brésils / http://www.autresbresils.net/article.php3?id_article=110

Pour les partisans de la discrimination positive, les quotas donnent de bons résultats. Au début, on y croit mais après…

«Malgré le progrès réel des Afro-Américains (et de leurs confrères un peu plus fortunés des Caraïbes) depuis les années 60, l'écart entre Blancs et Noirs aux États-Unis demeure. Les réussites spectaculaires de quelques vedettes comme Condoleeza Rice, Bill Cosby et Richard Parson nous cachent le fait que les conditions de vie se dégradent chez une masse qui ne connaît ni progrès économique ni amélioration sociale. » http://www.ledevoir.com/2006/01/23/100299.html

«Enorme perplexité au Parlement de Budapest : les députés ont reçu une pétition légale de 2400 signatures, des Hongrois qui se déclarent comme Huns et demandent le statut de minorité nationale. » http://recrutement.over-blog.com/article-482897.html

Avec les quotas, au lieu de combattre les discriminations, on les légitime. On ne supprime pas les discriminations, on les organise. Comment ?

On commence par compter les personnes en fonction de leurs origines ethniques ou nationales. Puis, on analyse si on en trouve « pas assez » ou « trop » dans telle ou telle structure. On peut procéder de la même manière avec la religion, l’âge, les orientations sexuelles ou politiques…

Finalement, on instaure des quotas ethniques ou nationaux. Ainsi légitimé, le critère ethnique devient un critère légal alors que c’est justement un critère qu’on souhaite éradiquer. On assiste à des rivalités entre communautés ou pseudo communautés qui ne satisfont personne. On fabrique de l’injustice et de la frustration !!! C’est ma vision de la discrimination positive et des quotas.

N’oublions pas le facteur psychologique dans le combat que nous avons à mener contre les discriminations à l’embauche. Ce serait, à mon avis, une erreur pour la France.

Publié dans Orange

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