Louisy Mathieu (1817-1874) est le français du mois de mai, sur le blog pourpre
Louisy Mathieu (1817-1874) est le français du mois de mai, sur le blog pourpre Né à Basse-Terre, en 1817, Louisy Mathieu apprend à lire contre la volonté de ses maîtres, dans le cadre de son éducation religieuse. Une partie de la société chrétienne blanche s’indigne, en effet, des conditions de vie des non-blancs dans les colonies. En 1791, l’Abbé Grégoire demandait, devant l’assemblée, l'application des droits de l'homme aux gens de couleur et déclarait au camp adverse : « Parce qu'il vous faut du sucre, du café, du taffia, indignes mortels, mangez plutôt de l'herbe et soyez justes. » En 1822, la Société de la Morale Chrétienne créait le Comité pour l'abolition de la traite négrière et de l'esclavage. C'est en 1836, que l'ouvrier ébéniste Louisy Mathieu, est initié par une Loge maçonnique de la région parisienne « la Clémente Amitié » pour le compte des Disciples d'Hiram. Excellent orateur, Louisy Mathieu a été rapidement remarqué par les progressistes de la Guadeloupe. En 1848, le gouvernement provisoire vote les lois abolitionnistes. La Guadeloupe peut élire au suffrage universel ses représentants à l'Assemblée Constituante. Les abolitionnistes guadeloupéens, conscients de sa popularité, à Pointe-à-Pitre, le propose comme candidat. Louisy Mathieu est élu, le 22 août 1848, représentant suppléant de Victor Schoelcher pour la Guadeloupe à l'Assemblée nationale, par 11 632 voix (33 734 votants). A l'issue des votes, Schoelcher, également élu en Martinique, lui laisse le siège de la Guadeloupe. Louisy Mathieu devient le premier esclave libéré à siéger à l'Assemblée Nationale. Rappelons que le premier député de couleur membre d'une assemblée parlementaire en Europe est Janvier Littée, mulâtre, élu député de la Martinique le 28 octobre 1792 et admis à la Convention le 18 septembre 1793. Député de la Guadeloupe de 1848 à 1849, Louisy Mathieu cessera toute activité politique avec le coup d'état de Louis Bonaparte, en 1851. Pour mémoire, le citoyen et député français, Louisy Mathieu, déclara à l’assemblée nationale constituante, le 1 décembre 1848 : Citoyens représentants, je n’aurais jamais eu la prétention de monter à la tribune, parce que ma faible capacité me le défendait ; mais aujourd’hui j’y suis obligé, et je parais devant vous comme le gage de l’union et comme le drapeau de la fraternité. Je viens remercier la France de la liberté qu’elle a donnée à mes frères, car c’était le seul poids qui restait à la nation française. Citoyens représentants, oui, je remercie tous les abolitionnistes, car vos noms sont vénérés dans les cœurs de ma race ; la signature que vous avez apposée sur l‘acte sacré de l’émancipation vous servira de certificat de conscience là-haut, devant le tribunal céleste. Il n’y a plus de couleurs. » http://www.associationarchive.com/?page=persos&ID_perso=48 http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/esclavage/parlementaires.asp#louisy http://www.baie-mahault.net/1histoire.asp http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/Esclavage/debats-esclavage.asp http://www.assemblee-nationale.org/histoire/esclavage/abolition.asp |