Bientôt 2006, l'année de l'égalité des chances et du football
Bientôt 2006, l’année de l’égalité des chances et du football. Et un, et deux, et trois témoignages contre la discrimination positive !
1) Robert Badinter, sénateur (PS) des Hauts-de-Seine, ancien garde des Sceaux et ancien président du Conseil constitutionnel déclare dans une interview accordée à Alexis Lacroix, dans le Figaro : « Je refuse le défaitisme. Je suis un enfant de la République, et je garde dans mon bureau l'acte de naturalisation de mes parents. Tous deux étaient des Juifs russes, originaires de Bessarabie. Mon père, étudiant révolutionnaire de sensibilité pacifiste, est arrivé à Paris après la Révolution russe. C'est là qu'il a connu ma mère. Celle-ci, venue en France avant la guerre de 14, a bénéficié, durant toute son enfance, de l'enseignement de l'école républicaine... C'est elle qui a appris la langue française à ses parents ! Plus tard, mon père interdisait qu'on parlât à la maison une autre langue que le français. Il est difficile aujourd'hui de se représenter ce qu'était le patriotisme républicain des immigrés de l'Europe orientale.
J'ai la conviction que la République ne saurait renoncer à l'universalisme qui la fonde. Le principe d'universalité, c'est la reconnaissance des mêmes droits pour tous, et celle-ci n'implique aucunement la négation des différences. Je récuse le projet d'une République communautarisée. Pratiquer des distinctions entre les citoyens selon leurs origines est contraire à l'esprit de la République : la «discrimination positive», porteuse d'une institutionnalisation des différences, est pour moi irrecevable. En revanche, combattre la discrimination négative sous toutes ses formes, notamment quand elle s'exerce contre les «blacks» et les «beurs», est un impératif pour la République. » Lire l'interview complète « Badinter - Rémond : le «modèle français», un universalisme singulier, Propos recueillis par Alexis Lacroix [20 décembre 2005] »
2) Xavier Van Lierde, journaliste au magazine Monde & Vie, écrit dans la tribune « Voix des Français », je cite : « Plus que d’assurer l’égalité des chances comme on veut le faire croire aux Français, la discrimination positive à la française vise donc explicitement à assurer une égalité de fait par la force de la loi, en prescrivant de façon contraignante non plus seulement des interdits, mais des actions positives. Il s’agit donc d’un projet de nature totalitaire* qui menace gravement la liberté de choix de nos concitoyens et viole le principe républicain de liberté. Lire la tribune complète * Note du blog pourpre (Une société est totalitaire quand elle veut s'occuper de tous les aspects de la vie (même et surtout les aspects intimes comme la religion, la sexualité, ...). Une des plus grandes personnes à avoir pensé ce sujet est Annah Arendt (La naissance des totalitarismes par exemple). 3) samuel Thomas, vice-président de SOS-Racisme, déclare à Boris Thiolay, dans l’Express du 10/11/2005, je cite : « C'est une méthode inacceptable, aberrante et dangereuse. Tout d'abord, elle est en contradiction avec notre principe républicain d'égalité de traitement entre tous les citoyens. Sous couvert de bonne volonté pour favoriser la diversité dans les entreprises, on entérine le fait que la couleur de peau ou l'origine «visible» peut devenir un critère de recrutement. C'est exactement l'inverse qu'il faut défendre: un recrutement juste et équitable ne doit reposer que sur les compétences objectives du candidat, en bannissant toutes les considérations relatives à quelque particularisme que ce soit (l'origine, le sexe ou l'âge). Jusqu'à présent, les sociétés qui ont eu recours à la classification ethnique de leurs employés s'en sont servies à des fins discriminatoires. Les logiques de discrimination sont perverses: on peut très bien embaucher des personnes de couleur, mais les cantonner dans des postes subalternes ou des fonctions qui n'engagent pas l'image de l'entreprise, en anticipant sur les possibles réactions négatives de la clientèle ou des partenaires économiques. En réalité, la mise en place de quotas à l'embauche, au nom d'une plus grande diversité, ne garantit pas l'égalité. Pour lutter contre les discriminations, nous devons précisément réaffirmer ce principe d'égalité en saisissant la justice chaque fois que cela est nécessaire. La discrimination est un délit grave qui doit être sanctionné. Par ailleurs, il existe aujourd'hui des formations permettant aux cadres chargés du recrutement de faire évoluer les mentalités et les pratiques au sein des entreprises. » |